dimanche 17 mai 2015

13 mai 2015 : Montée en D1, MacDo, et escampette espagnole del Présidente !

    Si Mourad Boudjellal, le bouillonnant président du Racing Club Toulonnais, rongé par la pression, est resté dans les vestiaires de son équipe durant toute la finale de la Champion Cup, tournant en rond tel un zombie déboussolé, pour n'en sortir que dans les ultimes secondes du match respirer la victoire de son équipe (24-19, à Twickenham, contre Clermont-Ferrand), notre Président a, lui, préféré se carapater à travers les Pyrénées et s'abriter dans un petit port de pêche de la Costa Brava, espérant, sans doute, échapper ainsi au stress d'une rencontre décisive pour la montée en D1, opposant l'équipe fanion de l'ASDAS à celle de JUVIBAD !
    Alors que l'écho de la clameur du stade informait Mourad des performances de ses joueurs, c'est par l'intermédiaire de nuages-sms, envoyés par le fidèle Théo, que notre Grand Manitou a été prévenu des rebondissements de l'ultime combat livré par ses guerriers.
    Le premier signal reçu était d'excellente augure, mais laissait le suspens encore entier : avec 3 victoires au compteur (SH, DD et SD), la partie était plutôt bien engagée, mais pas encore gagnée... A ce stade une égalité était toujours possible, un résultat "nul" aurait vu le Montpellier Badminton Club, tapi en seconde position, bondir en tête du championnat et chiper le ticket pour la D1.
    Certes, il ne restait plus qu'à faire mordre le Taraflex à l'un des mirmillons ou l'une des gladiatrices de Juvibad, mais encore le fallait-il ! Aussi, dans l'attente d'un mini-message libérateur, notre exilé espagnol plongea résolument ses mandibules dans une paella aux envoûtantes effluves, se laissant totalement absorber par le décorticage des gambas. A la manière d'un haruspice, il disséquait habilement les crustacés, examinait les entrailles des divers mollusques sacrifiés sur l'autel du folklore culinaire local - cet alpague touriste -, espérant en tirer un quelconque présage positif. Tel un nécromancien, il interrogeait les carcasses des moules. Aucune coque ne lui résistant, il lut dans ces béances une capitulation en masse, y vit un clin d'oeil du divin, une prometteuse connivence avec le merveilleux ! Toutefois, il doutait toujours... la fin du repas approchait et aucune nouvelle ne lui parvenait. Allait-il devoir aussi, pour être totalement rassuré, se former hâtivement à la cafédomancie ? Mais encore faudrait-il que l'aubergiste lui serve un noir bien épais qui laisse une trace suffisamment lisible ! Il lui faudrait du marc, beaucoup de marc, or c'est ce qu'il fallait justement, absolument, que son équipe marque ! (ce faramineux jeu de mot le fit sourire, qu'elle souplesse d'esprit, soupira-t-il, pensant furtivement à la carrière d'humoriste qu'il avait laissé passer).
    Alors qu'il s'égarait dans le labyrinthe de ses pensées et tentait de décrypter la carte des "Postres", à la recherche du dessert qui allait bien, les vibrations émises par son Motorola (une antiquité convoitée par nombre d'archéologues explorant les balbutiements de la téléphonie mobile) le ramenèrent à la réalité, une sorte de séisme émotionnel ! D'un habile coup de pouce, il dégoupilla promptement le clapet du brontosaure cellulaire : "BAD DULUC THEO" s'afficha. Ne restait plus qu'à ouvrir le texto. Là encore le pouce, ce doigt promu à une récente dextérité générationnelle, ne faillit pas et enfonça résolument la touche centrale, mettant instantanément fin au suspens : "4-1 avant le mixte. On monte en D1, bingo le mcdo !!!! (Pauline)". L'annonce explosive de Popo qui s'était emparée du portable de Théo, pour claironner par-delà les Albères cette triomphale ascension, laissa notre bien-aimé (malgré sa fixette sur le port du maillot du club) Président quasiment impassible. Juste une subreptice contraction du poing, accompagnée d'un décrochement du mandibule inférieur, articulation d'un "Yes" intériorisé, aurait pu indiquer à un fin connaisseur en psychologie du dirigeant toute la satisfaction qui en cet instant embrasait la profondeur de son âme.
    "Tiramisú de la case !", commanda-t-il, dans un impeccable catalan-français transmis par sa grand-mère maternelle, née à València. Tout en se délectant de ce délice maison, il savourait (avec un peu de chantilly et un coulis de chocolat) cette exaltante montée. Une ascension réalisée sans faire appel à un seul mercenaire ! Que des gars du coin et des filles bien de chez nous, tous et toutes initié-e-s, puis formé-e-s à l'art du drive au Collège de la République, au sein de l'AS Alain Savary. Quatre ans de biberonnage intensif avant d'être sevrés de leur chair nourricière pour être lâchés dans le monde fédéral, avec comme nouveau guide, Erwan Buffet, l'homme-Canon !
Bar de l'hôtel Llafranch, régulièrement fréquenté par Dali
    Un regret, toutefois le titillait, celui de ne pas avoir pas eu de l'idée de génie de Philippe Guedj qui avait su trouver le truc pour aiguiser les appétits adolescents : MacDo pour tous en cas de changement de division, avait-il promis dans un magnifique élan de générosité. Une annonce qui avait à coup sûr appâté et, ce mercredi soir, galvanisé le collectif des huit labradors entrés en lice. "Bingo le McDo !!!!" avait exulté Pauline. Une troisième mi-temps, un festoiement, une ripaille à la sauce Yankee, qui lui passait sous le nez. "Un altre Tiramisú, si us plau !", commanda-t-il, dans le vain espoir de se sentir en osmose festive avec "ses" joueurs, recherchant une sorte de communion gustative interrrgalactik, psychédélick et parrrroxysssmick... C'est à ce moment-là que l'infirmier chargé de sa surveillance, constatant qu'il recommençait à se prendre pour l'incommensurable (nonobstant sa "grande admiration pour Franco") Salvador Dali, calma radicalement son délire en agitant sa camisole de force. Cet épouvantail le ramena rapidement à la factualité du présent et au règlement de la cuenta qui lui était présentée, puis dodo.

Voici donc enfin, dans le détail, les résultats des matchs de cette rencontre, finalement gagnée sur le score de 4 à 2 :
- DH 1 : Robinson se dépatouille de Thom Combriat en 3 sets, 21-15/17-21/21-10 ;
- DH 2 : au terme, là aussi de 3 sets, Ludovic cède face à Antoine Autet, 22-20/16-21/15-21 ;
- DD : Pauline absorbe Marion Bovahut, 21-9/21-10 ;
- DH : Léon et Mathieu, suivent son exemple et se défont de Vincent Barthes et Michel Rajaona, 21-10/21-10 ;
- DD : Inès et Chloé viennent à bout de Sandrine Barthe et Hélène Peitebi en 3 sets, 21-23/21-19/21-16 ;
- DMixte : Théo et Pauline se font coiffer sur le poteau par Michel Rajaona et Amélie Doucet, 21-16/16-21/19-21.

Et "Bingo le McDo !!!!"


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