Le samedi, ouvrant ce 1er Trophée, a été principalement marqué par l'incroyable, l'ébouriffant, l'impayable retour de l'Insaisissable.
En début d'après-midi, l'annonce de l'entrée sur le Central, de celui que les esthètes n'hésitent plus à appeler El Fénomèno, et ses fans l'Illusioniste, a ravi les connaisseurs qui se sont immédiatement rués sur les bancs bordant le court afin de déguster la démonstration à venir, tout en nourrissant le fol espoir de comprendre l'étrangeté de quelques unes de ses facéties.
L'échauffement à lui seul constitua une leçon de bad, si l'on peut encore qualifier de bad ce précipité d'aisance guindée, de virtuosité grand-guignolesque et de fluidité arthrosique.
Au premier set, l'Insaisissable, qui était associé à Louloute (puisque, exceptionnellement, il s'adonnait au mixte), est resté sur sa réserve, s'abstenant de dévoiler toute l'étendue de son expertise croquignolesque, se contentant simplement de passer en revue l'ensemble du spectre technico-de-guingois de l'activité.
Ce n'est qu'à l'entame du second set que l'artiste a littéralement stupéfié son auditoire, déployant toute l'envergure de son irrévérencieuse et iconoclaste maîtrise. Ses disciples ont alors assistés, médusés, éberlués par tant de baraka, à "La multiplication des points", une scène quasi biblique et à nul doute totalement surréaliste !
Au summum de son art-ifice, il délivra quelques inexplicables et irreproductibles pépites. Des coups si abracadabrants, extravagants, impertinents et grotesques qu'ils confinaient au sublime ! Un précipité de jamais vu, d'irréalisable réalisé, d'incroyable-mais-vrai, d'improbable concrétisé. C'était, selon certains observateurs, comme si le volant lui obéissait. Une sorte de poltergeist maitrisé, une salve d'anomalies contrôlées, en tout cas un phénomène pataphysique, nécessitant le recours à une vision radicalement imaginative pour espérer entrapercevoir les lois régissant cet Exceptionnel.
Face à cette compilation de hasards boiteux, à cette dyspraxie carnavalesque performante, non-initiés et béotiens crurent tout d'abord à de la chance, mais, au fil des points de raccrocs marqués et face à la répétition de boisés faisant mouche, ils durent se rende à l'évidence, ils assistaient à une prestation quasi surnaturelle.
Étourdis par tant d'extra-vagances, ébranlés par une capacité de frappe digne d'un bucheron des steppes, abasourdis par les trajectoires erratiques de volants moribonds, bouches bées face aux arabesques et virevoltes effectuées par des volants zombifiés, titubants avant de caresser le filet et de s'effondrer, exsangues, sur la bordure du terrain adverse, ils comprirent qu'ils étaient témoins d'une prestation aux limites du paranormal, de chinoiseries relevant de la télékinésie ou psychokinèsie spontanée. Le Volant avait trouvé son maître, son commandeur. Il était comme dronifié. La raquette s'était mue en bâton de pouvoir, en joystick, et accessoirement en twirling bâton pour jongleries fantaisistes.
Dur dur pour les adversaires de s'adapter à ce bégayage d'inattendu, à cette incertitude radicale, à cette fricassée de trajectoires aussi curieuses qu'irrévérencieuses.
Le dernier point laissa d'ailleurs pantois un auditoire déjà babas d'admiration et consterné devant cette accumulation de phénomènes à l'étrangeté quasi diabolique ! En effet, le point de match (éblouissante signature de cette mythique rencontre) conclut ce festival par un dernier trait d'audace fantasque : un élégant plongeon (presque une révérence), pour récupérer un amorti véreux, suivi d'un inattendu contre-amorti droit, scotcha la galerie, totalement subjuguée par la majesté de l'estocade. Certains mesquins s'autorisèrent, ensuite, à remarquer que l'Insaisissable ne s'était pas très promptement relevé de son vol plané..., mais à quoi bon ajouter à une figure dionysiaque, si ce n'est pour fanfaronner !
Par la suite, sans doute inquiet d'être, s'il persévérait sur cette voie luciférienne, conduit au bûcher plutôt que sur la plus haute marche du podium, El Diabló a levé le pied. Et c'est en toute discrétion qu'il s'est alors éclipsé de la compétition, laissant ses nouveaux adversaires le distancer. Un repli lui permettant d'être en symbiose avec les autres ASDAS qui, politesse de la puissance invitante oblige, avaient ce jour-là multiplié les contre-performances de convenance...
Voici donc exposé ici le palmarès de cette journée, suivi des photos des podiums :
- Simple Dame :
Vainqueur : Laure Iacopini (MBC)
Finaliste : Audrey Pons (BCB - Bessan)
- Simple Homme série 1 :
Vainqueur : Hédy Foucher (UnaNîm'Bad)
Finaliste : Baptiste Nadeau (AVB - Aigues-Vives)
- Simple Homme série 2 :
Vainqueur : Killian Decker (Stade Olympique Millavois)
Finaliste : Sacha Tissier (ABIL)
- Simple Homme série 3 :
Vainqueur : Émilien Duverger (ABIL)
Finaliste : Carpanin Marimoutou (MBC)
- Simple Homme série 4 :
Vainqueur : Idriss Lahrèche (CVNBad)
Finaliste : Sébastien Desplebin (BCM)
- Mixte série 1 :
Vainqueurs : Johnny Bracq (ABIL) et Gabrielle Valla (BCHT)
Finalistes : Mikaël Haon (ASR Pignan) et Coralie Chaillol (BG - Ganges)
- Mixte série 2 :
Vainqueurs : Loïc Barraud et Virginie Charnay (SLCA - Arles)
Finalistes : Léopolod Sarda (SOMB) et Cassie Brosse (BCL)
- Mixte série 3 :
Vainqueurs : Matthyas Llorens et Léa Ricard (BCS - Sérignan)
Finalistes : Freddy Euranie et Aurélie Delessert (BCL)
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